Que l'art se donne à nous par l'intermédiaire de nos sens, cela est un fait : nous voyons une peinture, nous écoutons de la musique, etc.
Pour autant, l'art est-il réductible à la "création d'apparences sensibles" qui constitue bien une de ses caractéristiques, par lesquelles il s'appréhende dans une esthétique (du mot grec ancien αίσθησιs, aisthesis, signifiant "sensation", et par suite "beauté") ? N'est-ce pas, alors, le condamner par principe à n'être qu'une apparence, une image, une pâle copie, dont il conviendrait de se détourner dès lors que l'on se donne l'exigence d'accéder au réel ?
Approfondissant le mimesis, c'est-à-dire la représentation constitutive de l'œuvre, il apparaît que quelque chose du réel se donne dans l'art. Or, ce "quelque chose" nous serait-il accessible sans la médiation de l'œuvre ? Le problème est alors de savoir ce qui se donne dans l'art, et dont nous serions - ou du moins pourrions être - privés, sans cette offrande.
Mais, à bien y regarder, si ce "quelque chose" est déjà dans le réel sans que nous y soyons sensibles, peut-on bien dire qu'il se donne dans l'art ? Ne faudrait-il pas plutôt dire qu'en lui il se donne à sentir ?
Visionnez le documentaire suivant, qui analyse les génériques des différents films de Cocteau.
Questions :
1. Que signifie, quant à l'art, le fait de vouloir faire entrer le spectateur dans un film comme on le ferait entrer dans un temple ?
2. Que signifie, quant à l'art, selon vous, cette idée que la création est amour ?
3. En quoi l'histoire d'un film a-t-elle autre chose à nous offrir que son simple récit ?
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